Des prédictions confirmées
La concentration de vapeur d'eau mesurée par l'équipe
américaine dans le nuage moléculaire Orion est d'environ
une partie par 2000 en volume, ce qui va bien au delà de
ce qui a été constaté jusqu'ici dans l'espace
interstellaire. Elle correspond parfaitement, cependant,
aux prédictions théoriques figurant dans la thèse de
Doctorat de l'un chercheurs de l'équipe scientifique,
Michael Kaufman, ancien étudiant de l'Université Johns
Hopkins et membre aujourd'hui du Centre de recherche Ames
de la NASA.
« Nous nous attendions à détecter une forte
concentration d'eau dans ce nuage gazeux, a souligné
l'un des membres de l'équipe, Gary Melnick, du
Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics. Nos
observations se sont déroulées dans une région de
l'espace interstellaire où les ondes de choc ont
anormalement échauffé la masse gazeuse. Cela fait 25 ans
que les astrophysiciens affirment qu'une température
supérieure à 100° C doit entraîner des réactions
chimiques transformant en vapeur d'eau la plus grande
partie des atomes d'oxygène contenus dans les gaz
interstellaires. C'est précisément ce que nous avons
observé dans le nuage Orion ».
Aux sources de l'eau qui nous entoure
L'un des autres membres de l'équipe, David Neufeld,
de l'Université Johns Hopkins, pense que la forte
concentration de vapeur d'eau constatée dans le nuage
Orion peut expliquer la présence d'eau dans le système
solaire et sur la Terre elle-même.
« On peut comparer, explique-t-il, le nuage de gaz
interstellaire Orion à une gigantesque usine chimique qui
produirait en une seule journée suffisamment de molécules
d'eau pour remplir soixante fois l'ensemble des océans
terrestres. Cette vapeur d'eau peut se refroidir et
prendre la forme de petites particules de glace. De
telles particules étaient sans doute présentes dans le
nuage gazeux dont est issu le système solaire. On peut
penser que la majeure partie de l'eau présente dans le
système solaire a été produite par une colossale usine à
vapeur d'eau similaire à celle que nous avons observé
dans le nuage Orion. »
ISO : Bref rappel
ISO a été placé sur orbite en novembre 1995, par une
fusée Ariane 44PP lancée du port spatial européen de
Kourou, en Guyane française. Premier observatoire
astronomique dans l'infrarouge spécialisé dans
l'exploration des régions froides et cachées de
l'Univers, il a permis d'observer plus de 26 000 objets
célestes différents. Ses réserves d'hélium liquide,
utilisées pour maintenir son télescope et ses instruments
à une température proche du zéro absolu, ont duré
beaucoup plus longtemps que prévu, avant de s'épuiser le
8 avril 1998. (Voir la Note d'information à
la presse Nº 11-98 du 9 avril).
Pour toutes informations supplémentaires :
Division de la Communication de l'ESA
Tél.: 33 (0)1 53 69 71 55
Fax : 33 (0)1 53 69 76 90
ESA ISO :
Dr. Martin Kessler : 34 (9) 1 813 1253 ou
mkessler@iso.vilspa.esa.es
ISO sur Internet
De plus amples détails sur ISO et une série de photographies sont disponibles sur le site Web
A l'adresse
http://www.pha.jhu.edu/~neufeld/orionwater.html
des illustrations représentant deux exemples de mesures
faites par ISO. On trouve également une photo de la
nébuleuse d'Orion prise par la caméra planétaire à grand champ n° 2 du télescope spatial d'Hubble de la NASA.