Le rayonnement infrarouge provient des régions
froides du ciel, et ISO aurait été aveuglé par sa propre
chaleur si ses systèmes optiques n'avaient pas été
maintenus à une température extrêmement basse. Lors de
son lancement, en novembre 1995, ISO transportait une
réserve de 2000 litres d'hélium suprafluide entrant en
ébullition à -271°C. Une lente dispersion de cet hélium
dans l'espace a permis de maintenir les basses
températures nécessaires au système optique.
Plusieurs facteurs ont contribué à prolonger la vie
d'ISO. Les ingénieurs ont tout d'abord prévu une marge de
sécurité dans leurs estimations d'utilisation de
l'hélium, ce qui a permis de gagner trois mois. Le
satellite à ensuite bénéficié de circonstances favorables
au cours de la campagne de lancement organisée à Kourou,
en Guyane française, ce qui a encore prolongé son
existence de deux mois : Les responsables d'ISO ont en
effet saisi l'occasion d'un contrôle technique du lanceur
Ariane 44P pour faire le plein des réservoirs d'hélium
d'ISO et le lancement qui a suivi peu de temps après a
évité que les éléments externes du système cryogénique ne
se réchauffent sous le climat tropical de Kourou.
Enfin, les pertes quotidiennes d'hélium se sont
avérées inférieures de 17% à ce qui était prévu, se
situant à la limite inférieure de la fourchette établie
par les ingénieurs. On a ainsi pu prolonger de quelque
cinq mois la durée de vie utile de l'observatoire.
La date d'épuisement des réserves d'hélium n'a pu
être prévue avec exactitude et les ingénieurs, comme les
astronomes, sont demeurés en alerte pendant plusieurs
semaines. L'important bénéfice que les astronomes ont
retiré de la longévité d'ISO n'est pas le seul sujet de
satisfaction procuré par ce satellite dont la réalisation
et le fonctionnement ont été exemplaires. La précision de
pointage de son télescope embarqué s'est révélée dix fois
supérieure aux spécifications, et son instabilité cinq
fois moins importante que ce qui était considéré comme
tolérable. Une station sol américaine a apporté son
soutien à la station ESA de Villafranca, permettant
d'allonger quotidiennement les activités entreprises, de
manière régulière et cohérente. ISO a utilisé 90-95 % du
temps disponible à observer les objectifs célestes qui
lui ont été assignés.
Entre deux observations planifiées, et pendant qu'ISO
passait d'un objectif à un autre, un programme
d'observation aléatoire associé à l'instrument ISOPHOT a
fouillé le ciel à la recherche d'objets froids.
Les observations d'ISO désormais terminées, les
astronomes vont consacrer les prochaines années à en
analyser les résultats, avec l'aide d'une équipe
d'experts basée à Villafranca et en d'autres sites dans
le monde jusqu'en 2001.
Le Directeur des programmes scientifiques de l'ESA,
M. Roger Bonnet, a ainsi commenté la fin de la phase
d'observation d'ISO :
« Nous avons toujours su que les réserves d'hélium
d'ISO s'épuiseraient un jour, et nous devons nous
féliciter qu'elles aient durées si longtemps. Il convient
aujourd'hui de célébrer cet épilogue et non de
s'attrister. Je tiens à féliciter les équipes de VILSPA,
de l'ESTEC et de l'ESOC qui ont exploité le satellite de
manière si efficace, ainsi que l'industrie européenne qui
a permis de réaliser une mission d'une telle qualité. Je
souhaite que les astronomes européens, ainsi que leurs
collègues des Etats-Unis et du Japon, puissent désormais
exploiter pleinement les images acquises par ISO. »
Pour tout complément d'information, veuillez contacter :
ESA, Division de la communication Martin Kessler Tél. : +33 (0) 1 53 69 71 55 Responsable scientifique du projet ISO Fax : +33 (0) 1 53 69 76 90 Tél. : + 34 (9) 1813 1253 e-mail: mkessler@iso.vilspa.esa.es